Transformer l’école et la société

Les communautés de L’Arche, où des personnes avec et sans déficience vivent ensemble, créent un environnement favorable à la découverte mutuelle et à la croissance d’amitiés authentiques. À partir de cette expérience, et consciente de la solitude vécue par de nombreux jeunes ayant une déficience intellectuelle – particulièrement lorsqu’ils quittent l’école – L’Arche Canada propose ce site Internet. Nous espérons qu’il contribuera à transformer notre société afin que chacun soit plus ouvert au don que constitue l’amitié avec des personnes ayant des capacités différentes. Cette transformation doit commencer dans le milieu scolaire, et les enseignants en sont les premiers modèles.

La clé de la longévité d’une amitié est que chacun donne et reçoive dans la relation. Toutefois, un moment de réflexion est nécessaire afin de percevoir et recevoir les contributions parfois subtiles et intangibles que les personnes ayant une déficience intellectuelle apportent à notre vie. Par la réflexion, il devient possible d’intégrer l’expérience de libération intérieure propre aux relations d’acceptation et de réciprocité mutuelles. Une disposition intellectuelle et émotionnelle à recevoir ces découvertes peut être cultivée dans la communauté scolaire, voire même dans l’ensemble de la commission scolaire.

Essayez de débuter les rencontres avec le personnel et les sessions de développement professionnel en partageant des histoires positives de relations entre élèves avec et sans déficience intellectuelle et entre enseignants et élèves. Raconter des histoires de découverte et de transformation personnelles nourrit l’imagination morale et peut influencer les valeurs d’une école ou d’une société. Cela invite les gens à penser plus largement que le contexte socio-économique de notre culture. Essayez d’éliminer les expressions traduisant de la pitié ou mettant l’emphase sur l’incapacité. Prenez quelques instants pour réfléchir en groupe aux enseignements que contiennent ces histoires. Cela peut libérer de l’énergie pour résoudre des problèmes de façon créative et imaginer de nouvelles manières de soutenir et mettre à l’honneur les contributions de personnes ayant une déficience – contributions qui sont souvent la vraie mesure du bonheur et d’une vie réussie.

Chercher à percevoir les dons des gens est une bonne habitude à prendre. Lorsque nous laissons de côté nos grilles d’évaluation habituelles orientées vers la productivité, il nous arrive d’être surpris par les capacités de personnes que nous appelons handicapées. Les enseignants mentionnent la sensibilité aux situations interpersonnelles, la préoccupation et l’intérêt pour les autres, l’accueil, l’acceptation des autres et des différences, la résilience, la créativité, le don pour la célébration…

Lorsque les enseignants adoptent cette attitude et invitent leurs élèves à faire de même, notre société en vient graduellement à accepter l’existence de ces dons et à les percevoir, et s’ouvre à l’influence humanisante des personnes ayant une déficience. Ces élèves deviendront ainsi des citoyens modèles.

Une leader étudiante
Une leader étudiante

Narmie a expliqué à Kevin, l’un de ses enseignants, comment une de ses amies et elle-même sont devenues amies avec une fille ayant une déficience intellectuelle à l’école secondaire. Elles sont allées s’asseoir avec elle lors du dîner. Cette fille s’assoyait toujours à côté de son aide-enseignant. Elles ont été touchées lorsque la jeune fille leur a dit que c’était la première fois qu’une étudiante lui parlait dans la cafétéria. Narmie faisait partie du conseil étudiant. Son amie et elle-même sont devenues des leaders inclusifs dans leur école.

Jean Vanier décrit une école en Inde
Jean Vanier décrit une école en Inde

Jean Vanier décrit une école qu’il a visitée en Inde. Les élèves s’y assoient en cercle où sont mélés ceux qui ont besoin de plus d’aide et ceux qui réussissent bien. Il dit : «le danger de toute école est de mettre l’emphase sur la compétition et la réussite, plutôt que sur le fait de grandir ensemble et de faire quelque chose de beau».

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Offre des chances d’interactions

Un parent exploite un jardin collectif sur le terrain de l’école qui est entretenu par les étudiants à capacités différentes, ce qui offre des chances d’interactions avec le corps étudiant.

Enseignant

Une expérience qui transforme

Sébastien Doane raconte l’histoire d’un jeune, qui avait tendance à toujours se mettre à l’écart et qui s’est ouvert en entrant en relation avec Annie. Elle dérangeait le groupe en faisant des petits bruits et il s’est mis à lui répondre. À la fin de la journée il riait et parlait aux autres. Passer une journée avec des personnes ayant une déficience intellectuelle a un impact chez beaucoup de jeunes. En plus d’être plus ouverts aux personnes déficientes, ils deviennent aussi plus tolérants entre eux.

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