Favoriser les amitiés

Travaillez en équipe (enseignants, aide-enseignants, éducateurs spécialisés et consultants) et en collaboration avec les parents. Échangez des informations et réfléchissez ensemble à des affinités possibles et des amitiés potentielles entre les élèves. L’emploi du temps d’un enseignant est déjà très rempli, mais prioriser une bonne communication fera une différence dans la vie de vos élèves. L’implication des parents est souvent la clé de la durabilité des liens d’amitié. Consultez les parents qui travaillent à temps plein afin de déterminer la meilleure façon de les impliquer.

Construire des réseaux d’amitié et de soutien

Dressez une liste d’amis potentiels parmi les élèves. Encouragez les camarades du jeune ayant une déficience intellectuelle, et particulièrement les amis potentiels, à réaliser des activités à deux avec le jeune, afin de susciter des situations où pourrait se créer une amitié. Les gens apprennent généralement à se connaître en faisant des activités ensemble, et pour une bonne part les personnes ayant une déficience s’intéressent aux mêmes activités que n’importe qui d’autre.

Tous les élèves ne deviendront pas nécessairement l’ami de leur camarade ayant une déficience. Concentrez-vous sur les élèves démontrant une bonne estime de soi et une certaine confiance, mais gardez à l’esprit qu’il ne s’agit pas nécessairement des élèves qui prennent le plus de place en classe. Souvent, ce sera un élève plus réservé qui deviendra un ami fidèle. Si votre école offre un programme de leadership par les pairs, tournez-vous aussi vers les élèves qui y participent.

Pourquoi les réseaux d’amis sont-ils si importants?

  • Un réseau solide et de qualité, formé durant la scolarité, encourage les amitiés véritables et peut faire toute la différence en favorisant à la fois une belle expérience de la vie scolaire et des liens sociaux durables, même après la graduation de l’école secondaire.

  • Même si ces relations ne durent pas au-delà de la scolarité, elles confèrent au jeune des habiletés sociales et une confiance en soi accrue qui lui permettront de tisser des liens d’amitié plus facilement à l’âge adulte.

  • Créer un environnement inclusif à l’école peut mener à une vie communautaire plus épanouie pour tous après la graduation.

Soutenir les réseaux

Assurez-vous que quelqu’un soit désigné comme responsable des rencontres régulières et de l’accueil dans chaque réseau. Faites un suivi et intervenez si le groupe commence à piétiner.

Lorsqu’une amitié s’est formée, aidez les familles à établir un contact afin que cette amitié puisse se développer en dehors de l’école. Lorsque nécessaire, aidez les parents à comprendre les avantages que peut retirer leur jeune de son amitié avec une personne possédant des capacités différentes de lui.

Les écoles apprécient généralement l’utilité des plans et outils de création de réseaux sociaux, mais ces plans et outils ne sont pas la panacée; ce sont les efforts investis qui importent. Prenez les devants en proposant des initiatives. Un réseau peut inclure des personnes rémunérées, mais la majorité des relations devraient y être gratuites. Le réseau fonctionne comme une petite communauté au centre de laquelle se trouve la personne ayant une déficience, et demeure soudé par l’appréciation partagée des membres pour cette personne. Les candidats potentiels sont accueillis, soutenus et guidés par ce groupe, dont les membres établis font figure de modèles. L’un des outils pouvant aider à développer un réseau d’amis est le cercle d’amis. Vous trouverez davantage d’informations sur ce sujet dans cette section du site web.

Les outils de création de réseaux peuvent aider énormément, mais ils exigent qu’on leur porte une attention particulière. Cela vaut également pour l’éducation inclusive. Lorsqu’on lui a demandé ce qui pourrait être amélioré dans les outils de réseautage actuels, un parent a répondu : « les habiletés et les valeurs des individus qui les conçoivent et les mettent en pratique. Il ne s’agit pas de « réparer » mon fils; il doit y avoir davantage de sensibilisation en classe à l’acceptation et la valorisation des différences ».

SI, C.-B

Les amitiés ne peuvent se tisser sous la contrainte. Elles doivent être encouragées, et ce, dès le plus jeune âge. Gardez à l’esprit que les élèves ayant une déficience intellectuelle préfèreront peut-être avoir des amis qui leur ressemblent; il n’y a rien de mal à cela. Après tout, je ne fais pas mes sorties avec des médecins.

Enseignant

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Les sports inclusifs favorisent l’intégration

L’intégration de jeunes ayant une déficience intellectuelle dans des activités sportives « régulières » de notre école secondaire a contribué à faire reconnaître leurs forces et leurs capacités et a favorisé naturellement la création de liens dans le milieu. Ces jeunes n’ont pas encore le réflexe de se rencontrer en dehors du milieu scolaire mais lorsqu’ils se rencontrent, ils se saluent, s’arrêtent pour discuter ou mangent parfois ensemble.

Enseignant, QC

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Mettre en place un programme de formation à la citoyenneté

Dans certaines écoles, les élèves reçoivent des crédits académiques pour leur implication dans leur communauté – par exemple, lorsqu’ils font du bénévolat auprès de personnes âgées ou dans les hôpitaux, etc. Pourquoi ne pas se concentrer sur ceux qui ont besoin d’aide à l’intérieur même de l’école? Les élèves devraient recevoir des crédits académiques lorsqu’ils assistent leur camarade ayant une déficience au sein de leur communauté scolaire. Il devrait exister un plan afin de les aider à bien assumer cette responsabilité ainsi que des mesures visant à les encourager à inclure un camarade ayant une déficience lorsqu’un groupe d’élèves va au cinéma ou fait une sortie. Cela constituerait un bon programme de formation à la citoyenneté. L’école produirait ainsi des citoyens proactifs et faisant preuve de compassion, qui à l’âge adulte seront déjà habitués à se préoccuper des personnes marginalisées dans leur communauté.

Membre de la famille, C.-B.

Une aide-enseignante parle des relations entre les pairs
Une aide-enseignante parle des relations entre les pairs

La transition de mon rôle d’assistante à L’Arche à celui d’aide-enseignante dans une école secondaire n’a pas été aussi facile que j’avais cru. Je suis passée d’un monde où primaient l’apprentissage et l’usage d’un langage du cœur, à un monde où la logique et le succès académique occupaient l’avant-plan. Après quelques années en tant qu’aide-enseignante et une conversation avec mon père qui travaille à la même commission scolaire que moi, j’ai discuté avec le responsable de l’éducation spécialisée de mon école et un enseignant responsable du cours de leadership au sujet de l’idée de démarrer un cours de mentorat par les pairs, similaire à celui qui a eu un impact profond sur ma propre vie. Très vite, les élèves du cours de leadership sont retrouvés dans la salle de classe du cours d’épanouissement personnel pour y devenir les mentors des élèves ayant une déficience. Voir ces relations se développer en salle de classe était merveilleux, mais les voir se poursuivre dans les couloirs de l’école et dans la cafétéria (des espaces où les adultes et enseignants ne sont pas là pour favoriser les relations) a été tout simplement extraordinaire! Des poignées de mains, des « high fives », des conversations, des rires et des sourires – bref, des élèves qui partagent des moments de joie toute simple. Je crois qu’il est de ma responsabilité, en tant qu’aide-enseignante, de créer un environnement d’apprentissage qui soit sécuritaire et éducatif tout en procurant un bon soutien, mais également où des élèves de capacités diverses puissent partager leurs dons les uns avec les autres, se transformant peu à peu en adultes compréhensifs.

Meghan Rogers, Aide-enseignante, Commission scolaire catholique de Toronto, ON

Une philosophie éducative qui met l’accent sur l’émerveillement
Une philosophie éducative qui met l’accent sur l’émerveillement

La philosophie de l’éducation du rabbin Abraham Joshua Heschel souligne l’importance d’être attentif à chaque enfant personnellement et de reconnaître les besoins et capacités propres à chacun. Elle met aussi l’accent sur la dimension spirituelle de la vie, nourrissant le sentiment d’estime et d’émerveillement. La vraie créativité naît de cet étonnement et émerveillement, a affirmé Heschel. Baruch Rand est l’ancien directeur de la Jewish Education à Winnipeg. Lui et des praticiens ayant la même vision prêtent une grande valeur à la contribution faite à la vie des autres par les personnes ayant une déficience intellectuelle.

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